Ils étaient quatre caennais à vouloir entrer en éruption en Auvergne. Seule, Eloïse Génissel et sa chevelure magmatique aura mis en fusion le banc caennais l’instant d’un saut à 3m40 accompagné d’un podium pour ses premiers France des jeunes.

Le premier caennais à rentrer en lice dès le samedi est le junior Nicolas Pignet au saut en longueur. Aux bilans, Nicolas pointait en 11e position après le forfait de l’ultra favori Florent Szezesny. L’objectif était de rentrer en finale. Longtemps 8e après son 2e essai à 6m76, il doit s’incliner devant le futur vainqueur du concours le Pyrénéen Harrison Muller qui après 2 essais mordus claque un très bon 7m20 à sa 3e tentative. Malgré un très joli saut à son ultime tentative mais beaucoup trop éloigné de la planche, Nicolas reste à la porte de la finale pour un petit centimètre. « Il était temps que la saison se termine » jettera ce dernier à son retour dans les gradins. Il est vrai que Nicolas aura développé beaucoup d’effort pour combiner la compétition et les études sérieuses.

Le dimanche matin à 10h00, Marc Houngbedji et les filles (Ophélie et Eloïse) faisaient leur entrée sur la piste d’Aubière. Marc pointait à la 12e place des bilans cadets du triple saut avant la compétition mais restait depuis 1 mois et demi sur 3 mauvais concours (13m08, 13m17 et 13m04) à cause d’une douleur à la cheville. Malgré une mauvaise entame de concours (12m89), il va se ressaisir et réussir deux bons sauts à 13m49 puis 13m47, néanmoins insuffisants, l’entrée en finale se jouant à 13m60. Avec une 12e place, Marc conforte sa place au bilan. De retour à Caen il devrait se soigner et travailler son point faible : sa course d’élan.

La perche cadette débute avec une première barre à 2m70 qu’efface sans trembler Ophélie Eugène. Toujours au premier essai Ophélie se débarrasse des 2m85 mais à  3m00 elle va marquer le pas et s’y reprendre en vain à trois reprises. Elle termine ainsi à la 13e place, la même qu’aux bilans cadettes d’avant concours.

Eloïse de son côté savait qu’elle avait un « truc » à jouer. Deux filles paraissaient au-dessus du lot et trois autres devaient s’affronter pour l’accession au podium : la locale Trassoudaine (3m38), sa rivale régionale Wood (3m41) et elle-même (3m40). Malgré un concours surprenant de la Lorraine Wasilewski (6e avec 3m30 ancien record 3m04) le schéma d’avant championnat se dessine donc à 3m30 avec six filles encore en lice. Eloïse avait choisi de débuter son concours à 3m20, une barre qu’elle franchit à sa 2e tentative puis dans la foulée passe 3m30 au premier. A ce moment elle est virtuellement 2e derrière Trassoudaine mais, comme l’avait pronostiqué le coach Alain Henry : « c’est à partir de 3m40 que le podium devrait se jouer ». A 3m40, Trassoudaine et Wood marquent le pas tandis qu’Eloïse efface la barre à sa deuxième tentative. A ce stade, Eloïse reste virtuellement 2e du concours derrière la favorite Ninon Guillon-Romarin. A sa troisième tentative à 3m45, il s’en est fallu d’un cheveu pour qu’Eloïse batte son record alors que Maéva Alves se lançait vers les sommets en franchissant cette barre dès son premier essai. Le concours se gagne finalement à 3m76 et il fallait franchir 3m60 pour l’argent, une hauteur peut-être encore un peu prématurée pour Eloïse, quoique… !!

Sur le plan sportif, ces championnats de France ont donc été globalement conformes à ce qu’annonçaient les bilans mais en prime il y a toujours une sacrée aventure humaine inhérente à l’athlétisme. En espérant que la médaille d’Eloïse donne des idées à ceux qui étaient présents et  qu’elle inspire les autres… Peut-être Maxime dès ce week-end ?